Suite de : Partie I – Le contexte, Réf : sur BLOG
Partie II : Jésus l’Egyptien, Réf : sur BLOG
Partie III : Dogmes et cultes empruntés et reforgés, Réf : sur BLOG
Rubrique : Chercheurs de Vérité. Auteur : Pierre Fasseaux ( L’Opus in Septem)
Sous-titre : Dogme et culte chrétiens empruntés à la religion d’Isis.
Résumé : L’historien et docteur en droit égyptien, le Prof. Sarwat Anis Al-Assiouty développe une intéressante argumentation sur ces sujets dans ses « Recherches comparées sur le Christianisme Primitif et l’Islâm Premier », les « Origines Egyptiennes du christianisme ». Ces emprunts sont nombreux : le principe monothéiste, l’iconographie de Isis-Horus versus Marie-Jésus, la Trinité isiaque et chrétienne, la mort et la résurrection, la fête de Pâques et de Noël, fête des rameaux commémorent des événements concernant Osiris, la communion par les deux espèces, la prière…
Quelles origines égyptiennes ?
Elles sont abordées en quatre parties : 1-dans le contexte du milieu, celui de la Terre des Nations, 2- dans la vie du fondateur du christianisme, sa généalogie, ses parents, et son nom. 3- Elles sont aussi à envisager au sein du dogme, ainsi que : 4- au sein du large contexte de l’Orient et les rédacteurs de la Bible.
Mots-clés : LOpusinSeptem, christianisme d’Isis, Vérité.
Catégorie : histoire des religions ou des croyances ?
Bibliographie : cfr. Notes de bas de page de l’Opus in Septem. & Auteur principal :
Prof. Sarwat Anis Al-Assiouty, Recherches comparées sur le Christianisme Primitif et l’Islâm Premier – Tome II, Jésus le Non-Juif, Culte d’Isis Précurseur du Christianisme, Letouzey&Ané, Paris 1987 – Tome III, Origines Egyptiennes du Christianisme et de l’Islâm, Letouzey&Ané, Paris 1989 – Civilisations de répression et forgeurs de livres sacrés, Maât La Vérité Letouzey&Ané, Paris 1995.
Pierre Fasseaux, L’Opus in Septem – Complot en Egypte, (Editions Thélès, Paris, 2011). Attention, L’Opus in Septem n’est vraisemblablement plus disponible chez l’éditeur. Contactez l’auteur pour une commande (paperback, liste d’attente) ou le futur e-Book ( disponible dès le mois de mai 2014), par courriel: fasseauxpm@hotmail.com
Voir aussi : L’Edifice http://www.ledifice.net/B005-E.html
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Introduction.
L’énoncé « Origines égyptiennes du christianisme » est clair. Si d’aucuns prétendent aux origines juives du christianisme et d’ainsi souscrire à des sources judéo-chrétiennes, c’est oublier ou méconnaître des pans de l’histoire pour certains, les renier pour d’autres.
« Origines égyptiennes du christianisme… » Tome III, tel est le titre du livre extrêmement documenté écrit par un historien contemporain et docteur en droit, le Professeur Sarwat Anis Al-Assiouty[1]. Le livre « L’Opus in Septem – complot en Egypte », de Pierre Fasseaux, récemment paru aux éditions Thélès, reprend une petite partie de l’argumentation de cet historien et la replace par intervalles dans un contexte romancé plus aéré. Le Tome II, écrit par le même auteur historien porte un titre qui n’est pas moins évocateur « Jésus le Non-Juif, Culte d’Isis Précurseur du Christianisme ».
Le condensé de cette argumentation peut par ailleurs être retrouvé dans un article paru dans la bibliothèque de recherches et dissertations www.academon.fr/Travail-de-Recherche-Le-Christianisme-dIsis/27891
L’historien le Prof. Sarwat Anis Al-Assiouty présente ainsi ses recherches dans plusieurs livres, et on apprendra de même par l’intermédiaire de plusieurs autres auteurs, archéologues, théologiens et philosophes quelles furent les influences déterminantes de l’Egypte et du culte d’Isis, ainsi que de la Mésopotamie sur le christianisme. Ces différents auteurs corroborent ainsi ces extraordinaires origines qui ont été reléguées dans les brumes de l’oubli. Ainsi l’exploration de celui-ci devient de même une intéressante quête aux origines, un chemin initiatique pour certains.
Diverses Influences sur la Bible et ses rédacteurs
1. Origines de « l’ancêtre »
Le mot arabe « riham » duquel dérive en fait le nom arabe « Abraham » était courant chez les Arabes. Le nom « Abu Riham » est similaire à « Abraham ».
Le mot « riham » en arabe est le pluriel de « ruhma » qui signifierait « nuages de pluie douce et continue », ceci afin de suggérer qu’Abraham serait devenu le père d’une multitude.
Mais d’où Abraham était-il originaire?
Sur le plan des origines géographiques, les auteurs de la Bible placent sa ville d’origine à Ur, loin au sud en Basse Chaldée, actuellement l’Irak. Mais ce fait semble contredit par des historiens, et en particulier par le Professeur Sarwat Anis Al-Assiouty, qui place la véritable origine des Hébreux près de la frontière syro-turque en Arménie où il y avait aussi une ville appelée Ur. En effet, il semblerait que la ville d’Ur n’existait pas encore à cette époque en Basse-Mésopotamie.
Abraham serait donc issu de cette région d’Arménie, et de lui sa première descendance avec Ismaël et Isaac. De plus, les auteurs de la Bible citent aussi le pays d’Abraham comme étant la région de Nahor, Aram-des-deux-fleuves soit en Haute-Mésopotamie. C’est d’ailleurs dans cette région que, à l’injonction d’Abraham, son fils Isaac devait retourner prendre femme, et non en pays de Canaan. Le mot « riham ou Abraham » indiquerait une localisation syro-turque.
D’autre part, la coutume préislamique attribue à Abraham et Ismaël le culte de la Pierre Noire du temple d’Al-Ka’ba, ce culte était en vigueur dans l’Arabie préislamique.
En fait, bien avant l’émergence de l’Islam, les arabes croyaient en Allah, le Dieu suprême, Dieu nabatéen, Créateur du Ciel et de la Terre, jugeant les vivants et les morts, et du temps des Nabatéens ils lui vouaient un culte.
Ce n’était pas un monothéisme à cette époque.
Toujours suivant l’historien Sarwat Anis Al-Assiouty, il y avait un panthéon arabique avec Allah l’Illustre, et des divinités qui lui étaient subordonnées comme la déesse nabatéenne Al-Lât, la déesse Al-‘Uzzâ la Puissante[2] et Manât la Bienfaisante, considérées comme par lui engendrées.
Dans cette période préislamique, les arabes idolâtraient la Pierre Noire d’Al-Ka’ba[3], et ont de ce fait été considérés comme des païens adorateurs de pierres tout en y associant Abraham et Ismaël. Dans la Genèse, il est d’ailleurs dit de Jacob son petit-fils, qu’il érigeait une stèle en pierre dressée symbolisant la divinité, et la consacrait.
Il est tout à fait cohérent de dire que les premiers écrits du Pentateuque ont été influencés, non seulement par la mythologie et l’histoire mésopotamienne, mais aussi par l’histoire et la culture de l’Egypte et des Pays du Levant, ainsi que par le Zoroastrisme. Il est nécessaire de replacer ces rédactions dans leur contexte historique dans lequel vers le VIIIe siècle avant notre ère, Canaan se trouve sous une occupation assyrienne qui divinise son roi Assurbanipal. Il ne fut pas surprenant que les royaumes de Juda et d’Israël occupés réagissent et exprimèrent leur révolution et leur identité par leurs hymnes à leur dieu Yahvé.
» Les scribes judéens ont, de toute évidence, construit la figure de Moïse à l’image du fondateur mythique de la dynastie assyrienne, pour revendiquer la supériorité du dieu qu’il sert. »[4]
Selon Thomas Röner, l’hypothèse selon laquelle Moïse, nom à l’origine égyptienne, aurait écrit le Pentateuque ne se base sur aucun argument historique. Il semble invraisemblable en effet, vu les contradictions et les styles différents qu’un seul auteur ait pu écrire les cinq livres du Pentateuque (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome). Ceux-ci furent vraisemblablement rédigés entre le VIIIe avant notre ère et le IIe siècle, rédaction qui aurait donc porté sur six siècles. Des rédacteurs placèrent l’histoire de Moïse vers le VIIe avant notre ère, alors que la Bible la situe vers 1250 avant notre ère. L’archéologue Israël Finkelstein écrit que « … la description de la naissance de Moïse ressemble dans son récit à la légende de la naissance de Sargon, roi d’Akkad. »
« Il n’y a pas non plus de preuve archéologique de l’Exode ni de l’esclavage, ni de mention égyptienne de l’émigration massive d’un peuple, alors que les registres étaient bien tenus. »[5]
2. Influences Mésopotamiennes.
Le scientifique découvre les écrits de livres sacrés comme la Bible, sans préconçus et en toute honnêteté, et en les comparant à des traditions écrites sacrées existantes. Pour l’historien, il n’y a pas de doute, les rédacteurs se sont imprégnés du style littéraire et des thématiques développées dans des textes mésopotamiens. La question de la révélation ou inspiration du Livre ne sera pas débattue ici, même s’il s’agit d’un point important.
» Les emprunts des auteurs bibliques au domaine mésopotamien sont manifestes. »[6]
L’histoire du déluge constitue un bon exemple d’emprunt littéraire.
Une franche analyse entre le texte de la Genèse (Genèse 8, 6-12) et celui des écrits mésopotamiens montre en effet qu’il ne s’agit pas d’un événement fortuit mais bien d’un emprunt littéraire.
« La façon dont, par exemple, un oiseau est lâché par trois fois pour savoir si la décrue a laissé émerger des terres ne peut laisser de doute à cet égard »…« Il semble évident que le Déluge n’a jamais existé tel qu’il est raconté dans la Bible [7] »
3. Influences Egyptiennes.
Thomas Röner va encore plus loin quand il précise ; « Sans l’Egypte, il n’y aurait pas de Bible »[8] . Il s’accorde avec des historiens pour reconnaître que le rôle de l’Egypte dans l’histoire des hébreux est incontournable, et partant dans celle plus tardive du christianisme.
« L’Egypte est la grande puissance politique qui, au long des siècles a exercé répulsion ou attraction en fonction des circonstances historiques » [9]
La sagesse égyptienne et son souci de la justice (Isis et Maât) ont profondément influencé les rédacteurs de la Bible.
Ainsi, le Livre de la Sagesse serait aussi imprégné de la culture égyptienne ou en tout cas d’éléments communs à celle-ci: « les chapitres 22 et 23 du livre biblique des Proverbes ont une grande proximité littéraire avec l’enseignement d’Aménopé, un texte datant du Xe siècle avant notre ère. » Toutefois le Livre de la Sagesse aurait été écrit au courant du 1er siècle avant notre ère, alors qu’il se réfère à la sagesse de Salomon qui régna en 950 avant notre ère. On retrouve dans les proverbes de Salomon les principes de la philosophie isiaque, soit la justice envers les démunis, la clémence et la pondération.[10]
On retrouve aussi dans le mythe des récits de l’Exode des problèmes de concordance de dates. Ces récits qui reprennent un événement supposé dater de 1250 avant notre ère auraient été consignés entre le VIIe et IVe siècle, et on y trouve plusieurs noms qui font référence à la période assyrienne et babylonienne correspondante, ce qui n’est alors pas surprenant. Le doute est tellement présent que le nom de Ramsès II le Grand Bâtisseur n’est même pas cité à propos de l’Exode dans les textes. Enfin d’après Thomas Röner, un haut fonctionnaire à la cour égyptienne de Ramsès II du nom de Ben Azen, d’origine sémite semblerait condenser le portrait et parcours de Moïse[11]. De plus, la présence de Ben Azen est encore confirmée sous le règne de Ramsès III, ce qui dès lors pose la question sur la réalité du départ du peuple à ce moment.
Il est aussi intéressant de noter que le nom de Moïse, soit Moshé est un nom égyptien. Le nom de Ramsès s’écrit Râ-mes-sou en hiéroglyphes ce qui signifie l’Engendré de Râ. On retrouve la même déclinaison égyptienne « mes » dans Moïse, « fils de … ». L’Exode mentionne qu’il a été « sauvé (ou tiré) des eaux ». Il pourrait alors s’agir d’une métaphore signifiant « engendré (ou tiré) des eaux » ou encore « fils des eaux ».
4. Influences du zoroastrisme.
Le zoroastrisme est développé en Iran par le prêtre prophète Zarathoustra au VIIe siècle avant notre ère, sous l’égide du dieu Ahura Mazda aussi appelé Ohrmazd. La religion expose un concept dualiste qu’on retrouve souvent dans la Bible; le bien et le mal, la nuit et le jour, la lumière et les ténèbres. Les thèmes de l’Apocalypse et du Jugement dernier sont aussi introduits par Zarathoustra, puis repris dans la Bible hébraïque.[12]
Si la notion de l’apocalypse était déjà introduite par le Zoroastrisme, on imagine bien que cette notion reprise ensuite par le christianisme, de catastrophique qu’elle était, ne pouvait être seulement une figure littéraire mais servait aussi les intérêts des rédacteurs puis de l’Eglise: induire le salut par l’adhérence au monothéisme local face à l’apocalypse et au jugement dernier.
Dans le zoroastrisme, on retrouve les mêmes principes, l’éthique universelle chère à la philosophie isiaque puis chrétienne: l’égalité de l’homme et de la femme, y compris l’accession de la prêtrise à la femme, l’interdiction de l’esclavage et de la soumission de l’être humain, interdiction du vol et de la paresse, de l’idolâtrie de la pierre, du sacrifice y compris des animaux.
[1] Sarwat Anis Al-Assiouty, Tome III, Origines Egyptiennes du Christianisme et de l’Islâm, Recherches comparées sur le Christianisme primitif et l’Islâm premier, Résultat d’un siècle et demi d’archéologie, Letouzey&Ané, Paris 1989
[2] Sarwat Anis Al-Assiouty, Tome III, p.118, note 438 citant Al-Wâquidî(m 207/823), Kitâb Al-Maghâzî, éd.Jones, London 1966, Oxford University Press, TI. p..32
[3] Sarwat Anis Al-Assiouty, Tome III, p.119
[4] Thomas Röner, Dr. en théologie, prof. D’Ancien Testament, Fac de Théologie, Lausanne, Monde des religions nov-déc 08, n32, p.24
[5] Israël Finkelstein, archéologue, Prof. d’archéologie et d’histoire des civilisations du Proche-Orient ancien à l’université de Tel-Aviv, Monde des religions nov-déc 08, n32, p.30
[6] Dominique Charpin, professeur à la Sorbonne, Monde des religions nov-déc 08, n32, p.36
[7] Marc-Alain Ouaknin, Rabbin et philosophe, professeur associé à l’université de Tel-Aviv, Monde des religions nov-déc 08, n32
[8] Thomas Röner, Ce que la Bible doit à l’Egypte, ouvrage collectif, coédition Bayard-Le Monde de la Bible, 2008
[9] Jacques Briend, exégète de l’Ancien Testament, Ce que la Bible doit à l’Egypte, ouvrage collectif, coédition Bayard-Le Monde de la Bible, 2008
[10] Jean Lévêque, professeur honoraire de l’Institut catholique de Paris, Le Monde des Religions, Nov-Déc 2008, n°32
[11] Thomas Römer, « La construction d’un mythe : Ramsès II est-il le pharaon de l’Exode », dans Le Monde de la Bible, no Hors-série, Automne 2006, p. 43-45
[12] Entretien à Bombay avec Firoze Dastur Kotwal, grand prêtre, chercheur et traducteur d’anciens textes zoroastriens. Le Monde des Religions, Nov-Déc 2008, n°32, p.44